Les Nilsen sont-ils aussi naïfs qu’ils en ont l’air ? Ne sont-ils pas plutôt des amateurs dans un jeu qui peut rapporter gros ? Un jeu très dangereux, face à des professionnels qui ne reculent devant aucun moyen quand leur pouvoir et leur business sont menacés.
Les Trafiquants d’armes fait penser à un roman de Graham Greene d’où Dieu serait absent : nulle rédemption n’attend ses protagonistes. C’est aussi la critique impitoyable d’un monde postcolonial livré à l’anarchie et au terrorisme.
Publié initialement en 1959, ce roman démontre une fois de plus l’incroyable flair politique d’Eric Ambler.
Eric Ambler (1909-1998) est considéré comme l’inventeur du roman d’espionnage moderne. Comme George Orwell, il « voit » très tôt la montée des totalitarismes, mais aussi la naissance d’une pègre internationale utilisant l’assassinat, la corruption et le chantage. Ses personnages de prédilection sont des anti-héros, entraînés malgré eux dans des aventures qui mettent leur vie en péril. Avec son style brillant et son humour typiquement britannique, Ambler a inventé un genre nouveau, en introduisant dans le roman d’action une forte dose d’ironie.