De l'utilitÊ de la gauche caviar...
La " gauche caviar "... Est-ce une fausse gauche qui dit ce qu'il faut faire et qui ne fait pas ce qu'elle dit ? Une tribu frivole et tartuffe qui aime le peuple et se garde bien de partager son sort ? Pis encore, est-ce qu'elle n'introduirait pas, en douce, les rÊflexes des classes bourgeoises au sein du mouvement progressiste ? Ces gens-là seraient des traÎtres, tout simplement.
Dans un pamphlet polÊmique et historique, Laurent Joffrin analyse ce phÊnomène apparemment superficiel qui a jouÊ un grand rôle et souvent fait la diffÊrence dans le jeu politique, en France comme ailleurs. La gauche caviar irrite, certes, mais constatons qu'elle a toujours reçu les renforts de nombreux bourgeois riches et ÊclairÊs. Qu'ils ont souvent dirigÊ des partis de gauche, servi la classe ouvrière, ÅuvrÊ pour le progrès et qu'ils furent constamment pour les socialistes un Êclaireur, une aide, un compagnon. De Voltaire à Zola, de Victor Hugo à Kennedy, de Philippe d'OrlÊans à Keynes, la gauche caviar a ÊtÊ composÊe d'hommes et de femmes de qualitÊ, d'une efficacitÊ dÊcisive et qui eurent une fonction essentielle dans la marche des ÊvÊnements.
En 2006, qu'en est-il ? L'argent-roi depuis les annÊes 1990 a entraÎnÊ derrière lui et dans les tourbillons de la mondialisation une gauche caviar qui s'est peu à peu coupÊe des rÊalitÊs. Le reste de la population s'est repliÊ dans la condamnation d'une modernitÊ toujours plus injuste. Et la gauche caviar a abandonnÊ son rôle de charnière, c'est-à -dire son rôle historique. Il faut sonner l'alarme pour fermer la porte à tous les populismes et sÊparer clairement les partisans du progrès et ceux du conservatisme. C'est le but de ce livre.